Fertilité masculine

Anatomie et physiologie

Ce qui suit a été écrit essentiellement d’après des livres d’anatomie et de physiologie accessibles en bibliothèque. Il y est question d’organes sexuels mâles désignés comme « normaux » par la médecine occidentale. D’autres morphologies existent que celles qui sont décrites ici : corps intersexués, corps stériles, corps modifiés, corps mutilés…, tous corps qui ne correspondent pas à la « norme » et dont le fonctionnement n’est pas celui couramment décrit par la littérature médicale. Bien que nous ne soyons pas à l’aise avec cette limitation à la norme, nous ne nous sentons pas en mesure de fournir le travail nécessaire à une description plus complète et satisfaisante de ce point de vue. Nous espérons que ce texte permettra cependant de comprendre les mécanismes physiologiques généraux et les bases anatomiques les plus communes, en particulier pour ce qui touche à la contraception.

Vie et mort des spermatozoïdes

La spermatogenèse, c’est le processus de fabrication, maturation et transport des spermatozoïdes (« gamètes » ou cellules reproductrices) dans les organes sexuels mâles. C’est un phénomène continu, qui apparaît à la puberté et dure couramment toute la vie de l’individu. Environ 300 millions de spermatozoïdes sont produits chaque jour ; leur temps total de fabrication et de maturation est de 3 mois en moyenne. La fabrication dure théoriquement 72 jours, et se fait dans les testicules, situés dans les « bourses » (ou scrotum). La maturation prend ensuite jusqu’à 22 jours supplémentaires (12 jours en moyenne), et se fait dans l’épididyme, une sorte de tube pelotonné contre les testicules (facile à repérer en palpant avec la main). Le transport est assuré par les canaux déférents, qui emmagasinent les spermatozoïdes et assurent leur viabilité dans le corps pendant plusieurs mois. Enfin, ceux-ci rejoignent dans la prostate les autres composants du sperme (ou liquide séminal), produits séparément par des glandes (ou vésicules séminales) – et qui représentent plus de 90% du volume total du sperme. Au moment de l’éjaculation, des contractions musculaires permettent leur transfert dans l’urètre, conduit qui va de la vessie au « méat urinaire » (c’est-à-dire à l’orifice de sortie du gland) par où le sperme est expulsé. Les spermatozoïdes qui ne sont pas éjaculés seront finalement réabsorbés dans l’organisme. La durée de vie d’un spermatozoïde est d’environ 24 heures dans le liquide séminal, mais pourrait être de 6 jours à l’intérieur de l’utérus.

  

  

Sperme et fertilité

En temps « normal », le volume de sperme éjaculé varie entre 2 et 6 millilitres (en moyenne : environ 3 ml) et contient entre 50 et 150 millions de spermatozoïdes par millilitre. Il y a ainsi, en moyenne, entre 180 et 400 millions de spermatozoïdes dans le sperme d’une éjaculation. Un spermogramme (analyse de sperme) permet de compter le nombre de spermatozoïdes (numération), d’observer leur activité (mobilité) et leur forme (conformité). Réalisé en laboratoire d’analyse médicale, cet examen est remboursé par l’assurance maladie en France. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une personne de sexe mâle dont la numération des spermatozoïdes est inférieure à 20 millions par millilitre est considérée comme infertile. De plus, un certain nombre des spermatozoïdes ne sont pas mobiles (en général moins de 30 %) ou connaissent des malformations (communément jusqu’à 70 %). En-dessous de 1 million de spermatozoïdes par millilitre, la personne est considérée comme stérile. C’est ce seuil de stérilité qui est visé par les méthodes de contraception qui agissent sur la spermatogenèse. On peut s’interroger sur sa valeur : 1 million/ml, ça fait encore 2 à 6 millions de spermatozoïdes par éjaculation ! Cependant, avec cette quantité, le milieu médical considère que le risque de grossesse est statistiquement nul.